- BUNTING (B.)
- BUNTING (B.)BUNTING BASIL (1900-1990)Né avec le siècle dans le Yorkshire. L’itinéraire de Basil Bunting, inhabituel pour un poète britannique de son âge, le conduira successivement en Italie, aux côtés d’Ezra Pound, aux Canaries, aux États-Unis, en Iran, avant qu’il ne revienne s’installer dans sa terre natale. De même qu’il voyagera plus que ses pairs, somme toute assez casaniers, il occupera plusieurs métiers et fonctions, sur le modèle américain, passant du rôle de secrétaire à celui de pilote de yacht, critique musical puis consul britannique à Ispahan. Poète paradoxal du peu de biographie, Basil Bunting fera preuve d’une égale discrétion et rigueur quant à son art. Son œuvre entière, fortement travaillée et sculptée par ses soins, tient dans les cent cinquante-deux pages d’un volume des Oxford University Press. Les rapports du poète avec le temps sont tout également remarquables, puisqu’il n’écrira son poème principal Briggflatts qu’en 1965. Mais cet anachronisme savant est sans doute riche d’énormes virtualités pour la fonction poétique contemporaine. Il ne faut d’ailleurs sans doute pas sous-estimer ce qu’il entre de spiritualité dans cette attitude. Basil Bunting se réclame de la communauté des quakers dont le mouvement partit des vallées voisines du hameau de Briggflatts, au XVIIIe siècle, sous l’impulsion de George Fox. Basil Bunting définit lui-même le quakerism comme un «panthéisme chrétien». Briggflatts possède une «maison des amis» ouverte à la prière dans la sobriété du bois de chêne et la douceur de la lumière tamisée par les verres colorés. Semblablement, beaucoup de rudesse apparente cache une intense chaleur intime dans la poésie de Basil Bunting. Proche des objectivistes américains dont il fut l’ami et le collaborateur, s’alimentant aux sources de la littérature la plus ancienne, romaine, grecque, celtique ou persane, Basil Bunting écrit une langue drue, scandée jusqu’au martèlement, qui le place dans la grande tradition de Hopkins et de Dylan Thomas. Les Collected Poems parus en 1978 comprennent essentiellement Villon (1931), The Spoils (1951), Briggflatts (1965) et Chomei at Toyama (1932), ainsi que deux livres d’Odes .
Encyclopédie Universelle. 2012.